Cette unité d'enseignement est consacrée à l'analyse du phénomène de tertiarisation des économies contemporaines, et plus particulièrement la place qu'y occupent les nouvelles formes de solidarité. L'étude du rôle socio-économique et socio-politique des initiatives innovantes de l'économie sociale et solidaire dans l'économie, permettra d'appréhender à la fois la pluralité des formes économiques tout autant que la portée tribunitienne de ces initiative d'ESS. Si la solidarité constitue une valeur de référence dans leur conception et fonctionnement, elle peut être interprétée et mobilisée de manière différente. Ainsi, à partir d'un éclairage sur trois champs de déploiement des services (les innovations sociales, les entreprises sociales et les associations), il sera question de saisir les enjeux spécifiques à ces ensembles et de proposer un éclairage conceptuel sur des notions et des champs d'action qui génèrent des controverses théoriques et pratiques. Il s'agit d'observer par ce biais, le regain actuel qui ont les questions qui touchent à la solidarité et au vivre ensemble. Nombreux sont les expériences et les initiatives qui, pour se démarquer de l'entreprise de marché se définissent sociales. Il s'agit de créer des activités économiques tout en se souciant de répondre à des besoins sociaux et environnementaux dans le cadre d'une initiative privée au service de l'intérêt général. C'est donc la combinaison d'une entreprise viable et d'une finalité sociale qui est mise en avant par les promoteurs de ces expériences. Cependant, les enjeux mobilisés par ces nouvelles expériences ne sont pas toujours de même nature. Si certaines s'inscrivent dans une visée de transformation politique et économique de grande ampleur, d'autres prônent une articulation avec le marché capitaliste allant jusqu'au social business. Durant le cours, il s'agira d'analyser ces évolutions pour les comprendre dans leur complexité et pour en mettre en exergue les éléments de controverse. Ces entreprises dites sociales, se référent tout particulièrement à l'innovation sociale par laquelle elles caractérisent leurs actions par rapport aux entreprises classiques. Ces innovations sociales peuvent concerner à la fois les modes de production mais aussi de consommation et de distribution, dans les services sociaux et pour le changement des modes de vie. Or, par la notion d'innovation sociale on met l'accent sur des marqueurs spécifiques tels l'égalité formelle entre les membres, la participation directe des publics à la définition de l'offre de services et à la gouvernance, des finalités d'ordre social et sociétal. Pour certaines de ces initiatives d'innovation sociale, la dimension politique s'incarne dans les aspirations portées par les innovateurs. Or, ces considérations sur les caractéristiques de l'innovation sociale peuvent non seulement venir interroger les projets émergeants, portés par des groupes d'acteurs au niveau territorial, mais également des pratiques et des projets mis en oeuvre dans le secteur social et médico-social. Nous verrons donc comment, dans l'espace associatif, les questions d'innovation sociale peuvent venir interroger les pratiques tout autant que le projet politique des associations. Cependant, l'observation de l'existant demande une méthodologie appropriée capable d'en mettre en exergue toutes ses spécificités. Lors de cet enseignement il sera donc également question d'appréhender les spécificités associatives à partir du constat qu'elles résultent de l'articulation entre le projet politique et une organisation apte à le mettre en oeuvre. Nous proposerons un cadre théorique pour l'étude des fonctionnements associatifs, notamment en termes de gouvernance associative, ainsi qu'un apport méthodologique. 

En groupe de travail, les auditeurs et auditrices seront amenés à proposer une "Controverse" sur l'un des sujets traités durant les cours.